Quand je suis arrivée à Cairns, au nord-est de l’Australie, je ne savais pas encore à quel point cette résidence artistique allait transformer ma pratique. Accueillie par le Jardin Botanique de Cairns, j’ai eu la chance de m’immerger pendant plusieurs mois dans un cadre exceptionnel, débordant de biodiversité.
Avec ses saisons bien marquées – une saison sèche et une saison des pluies – Cairns est une région tropicale, verdoyante et foisonnante. Rien à voir avec les paysages arides que l’on imagine souvent en pensant à l’Australie !
Dès mon arrivée, j’ai été inspirée par tout ce qui m’entourait : des plantes aux formes incroyables, des fleurs que je n’avais jamais vues, des papillons aux couleurs vibrantes, et une multitude d’oiseaux et araignées.
J’ai donc passé des heures à me balader dans ce Jardin Botanique découvrant à chaque fois avec plaisir de nouvelles espèces.
Lors de cette résidence, mon objectif principal était de créer une série d’illustrations botaniques et naturalistes qui ne se contentent pas de représenter des espèces isolées, mais qui racontent des histoires. J’ai donc voulu montrer les interactions entre les différents habitants du jardin, et mettre en lumière les liens qui existent entre eux.
C’est aussi dans ce cadre que je me suis plongée dans la macrophotographie ! Cette discipline m’a permis de capturer des détails invisibles à l’œil nu : les yeux extraordinaires des araignées sauteuses, le travail des fourmis vertes… Mais elle m’a surtout appris à ralentir, à être patiente, à observer et à apprécier ce qui se passe à quelques centimètres de nous.
Par exemple, lors d’une de mes balades dans le jardin, j’ai eu la chance d’observer un Souimanga (sunbird)venir se nourrir du nectar d’une liane de jade. Ce petit oiseau jaune citron, avec des ailes vert olive, est encore plus fascinant chez les mâles, grâce à leur gorge d’un bleu métallique intense que les femelles n’ont pas. En regardant de plus près, j’ai aussi remarqué des dizaines de fourmis patrouillant sur les tiges. C’est ainsi que j’ai eu envie de raconter l’histoire de tous ces éléments réunis.
Créer une œuvre naturaliste ou botanique, c’est avant tout prendre le temps d’observer. Tout commence sur le terrain, armée de mon appareil photo et de mon carnet : je note les couleurs, les textures et les interactions éventuelles entre les espèces.
Une fois rentrée, je traduis ces observations en croquis, testant différentes compositions et angles. Je pense aussi aux espaces négatifs, à l’équilibre global et aux émotions que je souhaite transmettre.
Avant de passer à l’illustration finale, je plonge dans des recherches approfondies pour m’assurer que chaque détail est scientifiquement exact.
Enfin, je choisis le médium qui correspond le mieux à l’histoire que je veux raconter. Chaque œuvre devient alors un équilibre entre science et art.
Après avoir imaginé les scènes que je voulais représenter, j’ai consacré de longues heures au travail préparatoire : choisir les médiums (graphite, aquarelle, encre), définir les formats et les compositions… Pour moi, toute cette préparation est aussi importante que le dessin final. Elle permet de poser les bases d’une illustration qui raconte une histoire et capte l’attention.
Les grenouilles rainettes géantes, ont été ma plus belle découverte en Australie : elles venaient régulièrement s’installer dans ma douche ! Deux femelles y ont même élu domicile pendant quelques semaines. C’est donc tout naturellement que j’ai eu envie d’en représenter une. Ces grenouilles resteront sans aucun doute l’un de mes animaux préférés rencontrés durant mon séjour.
Ce projet s’est conclu en beauté par une exposition de mes illustrations botaniques et naturalistes au Visitor Centre du Jardin Botanique. Mes œuvres ont été exposées pendant un mois, et cette expérience a marqué ma toute première exposition en solo !
Ci-dessous un aperçu en vidéo des différentes étapes de ma résidence. Et pour découvrir les illustrations créées pour l’exposition, je vous invite à découvrir mon portfolio.
Une des grandes joies de cette résidence a été de partager mon travail avec la communauté locale. J’ai organisé plusieurs ateliers d’illustration botanique, où les participants ont pu découvrir les techniques de dessin et d’aquarelle, tout en s’inspirant des plantes et des petits animaux du Jardin Botanique. Ces moments d’échange ont été riches et très inspirants comme toujours.
Cette expérience m’a donné une véritable confiance en mon travail et en mon style. Je me suis sentie libre de suivre mon intuition artistique, et cela m’a permis d’explorer de nouvelles voies, comme le mélange encre et aquarelle que je souhaitais essayer depuis longtemps.
J’y ai également découvert la macrophotographie. Aujourd’hui, mon appareil photo m’accompagne dans tous mes déplacements.
Si vous rêvez d’une résidence artistique immersive comme la mienne, sachez que Cairns offre des opportunités pour les artistes. Le Council de Cairns propose des programmes variés pour soutenir la création artistique dans cette région.
J’espère que cette immersion vous a inspiré !
Si vous avez des questions sur cette résidence ou souhaitez échanger autour de l’illustration ou de la macrophotographie, n’hésitez pas à me contacter.
Enfin, si vous passez par Cairns, je vous recommande vivement les sorties passionnantes de Bridgette avec Let’s Go Buggin. Son expertise et sa passion pour les insectes vous feront découvrir le Jardin Botanique de Cairns sous un autre angle, de jour comme de nuit. N’hésitez pas à la contacter pour une expérience unique !
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